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I love Hammamet !


La métamorphose rapide de la ville d’Hammamet la rend aujourd’hui méconnaissable à un visiteur des années 80. La marée touristique y a été tellement brutale et généralisée que le Hammamet " paradisiaque " que connurent Paul klee, André Gide, Georges Bernanos et bien d’autres, s’est comme par enchantement évaporé.

La fièvre du béton n’a jamais été aussi forte à Hammamet. Partout c’est l’effervescence. La ville semble livrée à la surenchère immobilière. Au sud, au centre, comme au nord de la ville, les grues sont à l’œuvre pour ériger des complexes résidentiels, des centres commerciaux, des unités hôtelières…que sais-je encore ? avec pour dénominateur commun une caractéristique : le gigantisme. Et c’est maintenant la mer et ses abords immédiats qui sont visés par les promoteurs de ces " choses ", risquant de transformer les rares fenêtres vertes ouvrant sur le golfe d’Hammamet en un immense voile de béton barrant l’horizon. De proche en proche et d’extension en extension, les quelques sites demeurés jusque là intacts sont phagocytés par les constructions, et ce, malgré la grogne d’une partie de l’opinion et de certains conseillers municipaux. Ceux-ci font remarquer que la plupart des constructions hideuses contre lesquelles ils s’insurgent ont pour origine une dérogation à une disposition d’urbanisme. Et ils ajoutent que les dérogations généreusement octroyées aux promoteurs constituent une des techniques juridiques qui a le plus porté atteinte à l’esthétique des habitations et à leur insertion dans l’environnement de la ville.

Mais il n’y a pas que ces " énormes choses " qui défigurent Hammamet, il y a aussi cette somme de " petites choses ", de petites initiatives, de petites horreurs, de petites atteintes au bon goût et au bon sens, toutes " anodines ", mais qui en s’additionnant, finissent par détruire sournoisement mais sûrement, la " quintessence d’un lieu ", l’âme d’un quartier ou la mémoire d’un monument…

Il suffit d’une petite balade au centre d’Hammamet pour se rendre compte de l’incohérence des aménagements entrepris : des parkings ont été aménagés au pied du fort et des remparts ; le café Sidi Bou Hdid est l’objet d’une exploitation commerciale bassement mercantile qui a complètement gommé la valeur patrimoniale de ce monument du 12è siècle ; la médina ( bledd), le cœur historique de la ville des jasmins, est quant à lui en voie de " bazarisation " ; les lampadaires de la place 7 novembre, les enseignes lumineuses et autres panneaux publicitaires -véritable hymne à la laideur- finissent par produire chez le visiteur une impression de désordre inesthétique. Pourtant ces lieux chargés d’histoire recèlent une force culturelle qui pourraient constituer un des leviers fondamentaux du développement local à Hammamet. Mais pour cela, il nous faut passer d’une culture de consommation à une consommation culturelle.

Il n’est plus permis aujourd’hui de fermer les yeux devant ces atteintes à l’esthétique que subit la ville d’Hammamet. Ce mal est d’autant plus inacceptable, que depuis des années, la volonté politique de restituer à nos villes leur beauté perdue s’est concrètement traduite dans nombre de programmes nationaux largement dotés tels que le programme des agendas 21 locaux, ou encore le programme national d’embellissement et d’esthétique urbaine. Alors, de grâce, ne trahissons pas cette volonté !


Article ecrit par Pupput

Commentaires

Anonyme a dit…
Je suis d"accord que certains aménagements sont pour le moins mal inspirés;c'est notamment le cas de LA Marina.
Comment peut-on accepter que le bord de l'eau de la célèbre marina d'Hammamet soit aménagé en parking!!! Ainsi sur le quai ,à trois mètres des luxueux yachts on trouve des voitures en stationnement! Dire qu'on a investi des milliards et des milliards pour ce site .Une autre bêtise a consisté à construire de grands portiques qui ne donnent sur aucun espace exploitable sur la rive résidentielle alors que la rive commerciale se voit réserver de tout petits passages dont le plus fréquenté se trouve entavé par un disgracieux jet d'eau . Du coup les commerces se trouvant a l'intérieur (donnant sur l'Ile ) sont isolés et font office de seconde zone.
Mais l'aberration la plus totale dans ce prestigieux projet c'est d'avoir construit des garages au rez de chaussée des résidences avec possibilité de vue sur mer!
... a dit…
Salut ave Pologne
http://tunezja2007.googlepages.com
Moi photos avec Hammamet

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